Dans notre série d'articles, nous avons d'abord expliqué la PrEP et son importance. Nous avons ensuite discuté des chances de vivre avec un partenaire séropositif puis identifié les cibles principales concernées par cette méthode.
La PrEP est certes destinée aux populations à risque, mais certains critères sont de rigueur lorsqu'il est question d'une mise sous traitement.
Découvrons finalement, dans ces lignes, les différents critères d'éligibilité de la PrEP. Mais aussi, le mode d'administration du traitement et tout le travail et suivi effectués par les médecins.
Critères d’éligibilité à la PrEP
De prime abord, la mise sous PrEP nécessite un bilan thérapeutique. Ce bilan se fait sur la base d'une fiche d’éligibilité.
Rappelons que la PrEP s’adresse aux personnes séronégatives au VIH dans un contexte d’une relation sexuelle à risque, ou d’une contamination.
La première évaluation se fait donc à partir des critères suivants :
- Faire partie de la population cible ;
- Haut risque d’infection par le VIH (partenaires multiples, usage non systématique du préservatif lors des rapports à risque, partage de seringue chez les usagers de drogue, etc.) ;
- Absence d’exposition récente au VIH depuis au moins 1 mois ;
- Absence d’insuffisance rénale ;
- Bilan sanguin favorable.
Prise en charge et examens préalables
Il est important de souligner que seul un médecin référent, spécialement accrédité pour la PrEP peut faire la prescription.
Un certain nombre d’examens biologiques doivent aussi être réalisés avant la mise sous PrEP. Ce sont :
- Le test du VIH (il se fait aussi le jour même du début du traitement)
- Le dépistage des IST
- Le dépistage VHB (pour l’hépatite B)
- Le dosage de la créatinine (maladie rénale)
Pour tout client éligible, et après ces examens, le traitement de la PrEP peut commencer. Il se fait entre 1-7 jours après la première consultation.
La molécule utilisée est le Ténofovir Disoproxil et la Lamivudine (TDF 300 mg/3TC 300mg).
Avant la mise sous PrEP, il est important de :
- Sensibiliser davantage le patient sur l'existence de la PrEP comme moyen additionnel de prévention ;
- Insister sur l'importance des consultations de suivi ;
- Discuter de la santé sexuelle et des mesures de réduction des risques.
Mode d'administration
Deux modalités thérapeutiques de prise existent à ce jour, et ont montré leur efficacité.
- Modalité 1 - PrEP continue : 1 comprimé par jour.
En cas de prise continue, le traitement est réputé efficace après 7 jours de prise chez les hommes et 21 jours chez les femmes. (Guide PrEP Aides 2016)
En cas d’oubli de la prise du comprimé, il faudra le prendre aussitôt.
- Modalité 2 - PrEP discontinue (ou à la demande).
1ère prise : 2 comprimés à prendre en même temps entre 2 h et 24 h avant l’exposition au risque ;
2ème prise : 1 comprimé à prendre environ 24 h (+/- 2 h) après la 1re prise ;
3ème prise : 1 comprimé à prendre environ 24 h (+/- 2 h) après la seconde prise.
Il faut toujours 2 prises espacées de 24 heures après le dernier rapport à risque.
N.B. : La PrEP discontinue est contre-indiquée à ce jour chez les femmes et chez les hommes infectés par le virus de l’hépatite B.
Le suivi du traitement
Le suivi médical est très important pendant toute la durée du traitement.
Le premier suivi se fait un (01) mois après le début du traitement. Puis tous les trois (03) mois. Ces différents suivis permettent ainsi de surveiller la fonction rénale et d'autres aspects. Ils ont aussi pour rôle d'évaluer l'efficacité du traitement.
Le suivi pourrait être résumé comme suit :
A chaque visite :
- Évaluer les effets secondaires ;
- Apporter un soutien à l'observance thérapeutique ;
- Rechercher les IST selon l’algorithme national ;
- Remettre des préservatifs et des gels lubrifiants à base d’eau ;
- Rechercher les symptômes d'infection aiguë par le VIH.
1 mois après la mise sous PrEP puis chaque 3 mois :
- Réaliser un test de dépistage du VIH.
Tous les six mois :
- Vérifier la clairance de la créatinine.
Quels sont les effets secondaires de la PrEp ?
Il est important que vous sachiez, que la prise de la PrEP peut provoquer chez certains patients quelques effets secondaires.
On peut noter : nausées, vomissements, diarrhée, céphalées, vertiges, fatigue, insomnie, douleurs abdominales, flatulences ou éruptions cutanées.
En cas de graves effets indésirables, vous devrez consulter un professionnel de la santé.
Pour plus d’infos ou pour discuter avec un professionnel de la santé, consulter le site web : www.ngouan.com/35000.
Ce contenu a été rendu possible grâce au partenariat entre MTV Shuga Babi et PEPFAR, USAID et EpiC.